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Les effets pervers

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La technologie est un outil formidable pour la plupart des élèves qui cherchent de l’aide pour réaliser leurs devoirs. Toutefois, des petits rusés l’utilisent plutôt pour tricher. Des sites l’ont bien compris et proposent aux enfants des devoirs déjà faits. Le très pratique « copier-coller » est aussi trop souvent utilisé pour en finir rapidement avec un travail. Comment déceler les tricheurs?

Un rapport publié en janvier 2007 dans le Canadian Journal for Higher Education révélait que plus de la moitié des étudiants universitaires du premier cycle (53 %) ont déjà eu recours au plagiat dans des travaux écrits. Et ils le faisaient davantage quand ils étaient plus jeunes! En effet, 73 % des répondants avouent avoir également triché lorsqu’ils étaient au secondaire. Le type de plagiat le plus fréquemment utilisé était le « copier-coller » sans mentionner la source d’origine. Fait surprenant, 77 % des répondants ne considèrent pas cet acte comme étant du plagiat. Ces données canadiennes s’apparentent aux résultats des études américaines sur le même sujet. En France, on estime même que le plagiat touche 4 élèves sur 5! Le problème n’est pas nouveau. Selon certains experts, du plagiat aurait été retrouvé au sein de thèses datant de plus de deux siècles! Toutefois, le phénomène a possiblement pris de l’ampleur avec l’arrivée de nouveaux appareils technologiques sur le marché, notamment les téléphones intelligents.

Tout cuit dans le bec

Trouver un devoir sur le web, fin prêt à être copié et remis à un enseignant est malheureusement un jeu d’enfant.

Plans de dissertation, introductions bien ficelées et même des textes complets sont facilement accessible sur Internet. Certains sites offrent même une rémunération aux gens qui rendent disponibles des travaux scolaires, alors que d’autres disposent de moteurs de recherche par nom d’enseignant pour retrouver plus facilement un devoir. Plutôt tentant pour un élève pressé d’en finir avec un travail qui l’embête! D’après les recherches d’Infobourg, ces sites semblent toutefois plus répandus en France qu’au Québec.

D’ailleurs, en mars 2009, un site français a déclenché la foudre des enseignants et du ministre de l’Éducation nationale. Faismesdevoirs.com proposait alors, pour une modique somme (5 à 30 euros), de carrément faire les devoirs des élèves. Il n’aura finalement été ouvert que trois heures pendant lesquelles 80 000 clics ont tout de même été enregistrés. Les créateurs du site ont exprimé leurs excuses en concluant que les « nouvelles technologies doivent servir à nous améliorer et non à nous assister. »

Sans compter qu’avec tous les forums, les sites de clavardage et les autres fonctionnalités d’Internet, un enfant débrouillard pourra toujours trouver quelqu’un prêt à « l’aider » en lui fournissant des travaux déjà complétés.

Des initiatives pour bloquer le plagiat

Décourageant? Il y a néanmoins moyen de contrecarrer les jeunes tricheurs. On peut trouver sur le marché des logiciels permettant de dénicher les tentatives de plagiat. Il y a quelques années, Turnitin a fait son entrée dans les écoles secondaires et les universités américaines avant de conquérir le monde! Ce logiciel antiplagiat s’appuie sur une base de plusieurs millions de documents. Quotidiennement, cette base s’enrichirait de 140 000 devoirs, soumis par 10 000 institutions dans 126 pays, dont le Canada, ce qui permet même de détecter le plagiat entre élèves. L’outil a été développé en 11 langues, dont le français. Cette innovation a soulevé un tollé… chez les étudiants!

Compilatio est un autre logiciel détectant le plagiat scolaire très connu sur le marché. Le moteur de recherche Google peut également être utilisé gratuitement en retournant le « copier-coller » contre les tricheurs. Il suffit de coller un extrait du texte dans la boîte et de cliquer sur recherche.

Le réseau des  Universités du Québec a également mis en ligne un guide d’outils et de ressources pour éviter le plagiat en ligne, destiné tant aux étudiants qu’aux professeurs. Un autodiagnostic est proposé, permettant ainsi de valider ses connaissances sur le plan du plagiat et de droits d’auteur. Le site se veut un outil pour tout enseignant désireux d’éveiller ses élèves à ces notions, puisque la plupart du temps, les jeunes plaident l’ignorance pour expliquer leur geste. Cette sensibilisation aura possiblement pour effet de ralentir le recours au plagiat.

Certaines commissions scolaires vont au-devant des coups et affichent clairement leur tolérance zéro à l’égard des actes de tricherie. C’est le cas notamment à la Commission scolaire du Littoral, sur la Basse-Côte-Nord. L’agenda 2010-2011 de l’école Mgr Scheffer, qui accueille des jeunes du préscolaire au 5e secondaire, inclut dans sa politique d’utilisation d’Internet une section sur le plagiat. On y retrouve même un contrat qui doit être signé par l’élève, son parent et l’école qui impose un respect total de ladite politique.

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