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Le rôle de l’enseignant évolue

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Il y a plusieurs années, un enseignant qui utilisait le projecteur à acétate réussissait à capter l’attention de sa classe. Ensuite, quelques enseignants ont osé utiliser un ordinateur en classe et projeter du matériel sur un écran blanc. C’était la belle époque des PowerPoint.

Maintenant, de plus en plus d’écoles s’équipent de matériel pour que les élèves puissent utiliser directement la technologie. Les avantages sont prouvés. La Commission scolaire Eastern Townships, où l’on retrouve un portable par élève, a notamment observé une facilitation du travail des enseignants et des apprenants, un meilleur accès à l’information actuelle et de qualité, une motivation et une attention accrue des élèves et le développement de l’autonomie des jeunes. On note également que la technologie permet un apprentissage individualisé et actif en plus d’entraîner le développement de compétences technologiques.

Dans un monde idéal, tout le monde aurait son ordinateur portable ou sa tablette tactile branché à Internet (sans restriction quant aux types de contenus puisque l’école serait dotée d’un code d’éthique endossé par les élèves, comme au Collège Jean-Eudes, par exemple), et chaque classe serait minimalement dotée d’un kit de robotique et d’un tableau interactif pour la mise en commun. Mais c’est rarement le cas. Plusieurs enseignants doivent composer avec un laboratoire au bout du couloir, un chariot de portables à emprunter, un tableau interactif.

Philippe Auger enseigne au primaire, à Boucherville. Pendant les dix premières années de sa carrière, il n’a pas du tout utilisé les technologies. Pas parce qu’il n’en avait pas le goût, mais parce qu’il n’y avait tout simplement pas accès! Depuis qu’il est en poste aux Jeunes Découvreurs, ce n’est plus trop un problème, mais il trouve lourde la logistique quotidienne : « Mes élèves utilisent régulièrement le chariot de portables, mais je dois d’abord le réserver, installer les ordinateurs sur les pupitres avant l’arrivée des élèves, ça prend du temps! Ensuite, il faut enregistrer le travail sur clé USB, ranger le tout et recommencer le lendemain… » Pourtant, il persévère et estime qu’il ne pourrait plus enseigner sans les TIC.

De son côté, André Cotte, conseiller en logiciels libres pour l’éducation à la Société GRICS, résume bien la situation. « Dans l’état actuel des choses, utiliser la technologie en classe alourdit la tâche de l’enseignant alors que ce devrait être le contraire. »

On constate que l’école est un à tournant. Le programme de formation exige le développement de compétences liées aux technologies chez les élèves. Plusieurs enseignants ont peur de devoir devenir des experts de l’informatique et y résistent. Ceux qui sont prêts à embarquer cherchent parfois les ordinateurs sans les trouver. Et ceux qui ne comprennent pas comment leur rôle doit changer s’en servent pour réaliser les mêmes tâches qu’avant, sur support numérique!

« Depuis les débuts de l’utilisation des technologies à l’école, le milieu de l’éducation a l’habitude d’acheter beaucoup de matériel et de réserver peu de ressources pour la formation », écrit-on sur le site du RÉCIT de l’univers social. Il faut former les enseignants à l’utilisation des outils, mais aussi leur apprendre à être des guides d’apprentissage, des animateurs de passions, des mentors, des orienteurs. Il faut leur rappeler que les technologies sont des outils pour atteindre un but : l’apprentissage.

Sur ce sujet, Mario Asselin, directeur général d’Opossum et ancien directeur d’école, pense que certains enseignants sont rebutés par l’idée d’utiliser les TIC en classe, car cela les replongerait eux-mêmes dans le cycle de l’apprentissage. Après plusieurs années d’enseignement, ils ont acquis un confort et l’idée de devoir être à nouveau confrontés à l’échec et à la difficulté d’apprendre eux-mêmes ne leur convient pas. « Certains ont de la difficulté à admettre qu’il existe de l’expertise en dehors des murs de leur classe. Ils nient même des évidences! Par exemple, si Pluton était une planète dans leur temps, ils s’obstinent à l’enseigner ainsi. »

En entrevue à Infobourg en 2009, Pierre Poulin, enseignant dans une iCl@sse, expliquait que son rôle a changé avec la multiplication de la technologie dans sa classe. « Les enseignants ne sont plus les agents du savoir. Ils doivent apprendre à faire preuve d’ouverture et à collaborer davantage avec leurs élèves. Il faut apprendre à enseigner autrement. Oui, il y aura de l’enseignement magistral dans notre classe, parfois, on ne peut pas passer à côté pour expliquer des notions. Mais, nous voulons qu’il y ait autre chose qui rejoigne davantage les élèves. »

Marie-France Fortin a aussi dû changer considérablement sa manière d’enseigner quand les iPad sont arrivés dans sa classe en septembre. « Chaque élève doit devenir super compétent dans une application, il devient LE spécialiste. Par exemple, j’ai deux élèves dont le travail était d’explorer une application pour la prise de note et de l’expliquer aux autres. Mes élèves dyslexiques et dysorthographiques peuvent m’enregistrer et réécouter leurs notes de cours le soir. Leur devoir était de mettre ça dans un traitement de texte. »

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À propos de l'auteur

Audrey Miller
Audrey Millerhttps://ecolebranchee.com
Directrice générale de l'École branchée, Audrey détient une formation universitaire de 2e cycle en technologies éducatives et un baccalauréat en communication publique. Membre de l'Ordre de l'Excellence en éducation du Québec, elle s'intéresse particulièrement au développement professionnel des enseignants, à l'information à l'ère du numérique et à l'éducation aux médias, tout en s'activant à créer des ponts entre les acteurs de l'écosystème éducatif depuis 1999. Elle s'implique cette année notamment dans l'Association Edteq et en tant que membre du comité d'orientation stratégique de l'ACELF.

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